C’est parti pour la seconde moitié de l’année à l’Assemblée nationale !
Dans le cadre de cette rentrée parlementaire, l’équipe d’Impact Affaires Publiques souhaite vous faire part de certains dossiers à ne pas perdre de vue au Salon rouge — le nouvel emplacement qui accueillera les députés pour les deux prochaines années en raison des rénovations dans le traditionnel Salon bleu. Avec l’ajustement ministériel de François Legault et le début d’auditions publiques sur des projets de loi importants pour le futur de la province, il est possible d’affirmer aisément que l’automne s’annonce occupé.
Trois dossiers à surveiller
Mobilité Infra Québec : centraliser l’expertise des grands chantiers dans la province
Avant la pause parlementaire, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a présenté le projet de loi n° 61 visant à créer une nouvelle agence qui sera mandatée afin d’effectuer des analyses d’opportunité, de planifier et de réaliser des projets d’infrastructures complexes de transport. L’étude de ce projet loi, qui perdurera tout l’automne, est fort attendu par tous les partis d’opposition, mais également les municipalités qui veulent maintenir leur autonomie dans l’aménagement du territoire. En plus des discussions sur ce projet de loi, il faut aussi s’attendre à des mises à jour sur d’autres dossiers liés aux transports collectifs : le troisième lien et le tramway dans la ville de Québec, et le projet structurant de l’est de Montréal sont quelques exemples.
La réforme énergétique : un projet de loi qui fait couler beaucoup d’encre
Juste avant la pause estivale, l’ancien ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a déposé le volumineux projet de loi n° 69. Dans les grandes lignes, ce projet souhaite donner au gouvernement les moyens pour atteindre ses objectifs concernant la transition énergétique et la production d’énergie propre. Évidemment, dans le cadre des consultations prévues à l’automne, les échanges entourant l’augmentation tarifaire pour les PME, la modulation des tarifs résidentiels et l’autoproduction privée d’électricité seront à surveiller de près pour plusieurs associations et entreprises. La mise en place d’un Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, pour décarboner le Québec d’ici 2050, risque également de générer des discussions essentielles au cours des années à venir.
L’immigration
Sans surprise, l’immigration est un autre dossier qui va être au centre du débat politique dans la Capitale-Nationale. À la fin du mois d’août, la CAQ a annoncé un gel temporaire du programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) dans la région de Montréal. Ce gel est officiellement entré en vigueur le 3 septembre dernier et vise les emplois inférieurs à 57 000 $ par année. Le gouvernement a tout de même prévu des exceptions pour des domaines, dont la santé, l’agriculture, la construction et l’éducation. Pendant l’automne, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, devrait aussi déposer un projet de loi afin de limiter le nombre d’étudiants internationaux dans la province. Est-ce que l’insatisfaction du PQ face à ces mesures mènera le gouvernement à aller encore plus loin dans ce dossier complexe ?
État de la situation des partis politiques
Parti Québécois
Malgré des ressources restreintes, avec seulement quatre députés et un temps de parole limité à l’Assemblée nationale, le Parti Québécois maintient sa place au premier rang dans les sondages. Avec le départ précipité de Pierre Fitzgibbon, l’élection partielle dans Terrebonne est une occasion importante pour Paul St-Pierre Plamondon et son équipe. En plus d’ajouter un joueur à leur formation politique et reprendre un ancien bastion, cette élection permettra de mettre à l’épreuve le vote péquiste. Actuellement, une course entre le PQ et la CAQ se dessine à l’horizon dans cette circonscription.
Au cours de la session d’automne, l’équipe du PQ risque de continuer de talonner le gouvernement caquiste sur les dernières mesures annoncées sur l’immigration et le projet Northvolt.
Coalition avenir Québec
Au cours de l’été, la CAQ est parvenue à mettre un terme à sa chute dans les sondages en adoptant une approche axée sur la « discipline ». Or, le départ de Pierre Fitzgibbon et maintenant le député Youri Chassin place la formation politique dans une position délicate pour entamer les travaux parlementaires. En deuxième position dans les intentions de vote, l’équipe de François Legault devra éviter que l’insatisfaction dans ses rangs soit le sujet de l’heure pendant une trop longue période et réaffirmer les mesures qui ont permis à la CAQ d’être un gouvernement majoritaire.
Au cours des prochaines semaines, la CAQ a plusieurs projets de loi et mesures à défendre auprès des partis de l’opposition. Avec les ajustements au Conseil des ministres, le travail de Christine Fréchette, la nouvelle « superministre » de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et de Jean-François Roberge seront essentiels à suivre à l’automne. En effet, l’immigration et le plan d’investissement d’Hydro-Québec seront deux points essentiels dans la liste de priorités de la CAQ. Le dossier de la santé avec, entre autres, les négociations avec la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec est aussi très haut dans les priorités du gouvernement.
Parti libéral du Québec
L’aiguille dans les sondages est assez stable pour le Parti libéral, depuis les dernières élections, avec environ 16 % des intentions de vote. Le parti reste encore très fort sur l’île de Montréal, mais la situation est plus difficile à l’extérieur de la métropole. Néanmoins, l’opposition officielle possède une équipe de députés expérimentée qui va vouloir défier les décisions du gouvernement en matière de gestion des finances publiques et proposer des solutions pour améliorer la productivité de la province.
Toujours sans chef, il est possible de s’attendre à ce que la course à la chefferie soit de plus en plus au cœur de l’actualité politique pendant la prochaine année. À l’heure actuelle, plusieurs aspirants ont déjà confirmé leur intérêt à participer à la course, qui commencera officiellement le 13 janvier 2025. C’est le cas de l’ancien président et directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard, l’ex-maire de Montréal, Denis Coderre, le député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, et l’avocat fiscaliste Marc Bélanger. À cette liste, s’ajoute maintenant un cinquième candidat, soit le ministre des Transports du Canada, Pablo Rodriguez. Pour le PLQ, cette course permettra sans doute de renouer avec les régions du Québec.
Québec Solidaire
Après une session parlementaire difficile au printemps pour Québec Solidaire, marquée par de nombreux départs et des frictions sur le programme politique du parti, la pause estivale a probablement été bénéfique pour l’équipe de Gabriel Nadeau-Dubois.
En ce qui concerne les propositions politiques de QS, le parti a déjà soulevé son prochain cheval de bataille dans les dernières semaines : l’insécurité alimentaire dans les écoles publiques de la province. Est-ce qu’une collaboration avec le gouvernement, comme le dossier du logement, est possible de nouveau ? Il faut également s’attendre de la formation politique à continuer sa lutte contre la hausse du coût de la vie et la crise du logement.
En plus de ces dossiers, le dévoilement de la nouvelle porte-parole de QS au mois de novembre est un événement important à suivre. La députée montréalaise, Ruba Ghazal, tentera encore une fois sa chance.
Parti conservateur du Québec
Bien que le PCQ n’a pas été en mesure de se tailler une place à l’Assemblée nationale, lors des dernières élections, le parti d’Éric Duhaime n’a pas dit son dernier mot. En effet, le parti semble conserver son noyau d’électeur, même après la fin de la pandémie. Cet été, le chef a multiplié ses interventions contre la CAQ concernant le déficit budgétaire et l’interdiction de la vente de véhicules à essence en 2035.
Il sera intéressant de voir si le PCQ peut continuer sur cette lancée, d’ici les prochaines élections, en canalisant leurs ressources sur certaines mesures spécifiques. L’élection provinciale n’est pas encore à nos portes, mais l’équipe d’Éric Duhaime est à surveiller dans certaines circonscriptions.
Si vous avez besoin d’aide et de recommandations afin de bâtir vos stratégies de relations gouvernementales au Québec, n’hésitez pas à contacter notre équipe à Montréal !
Alexis Morin
ASSOCIÉ EN AFFAIRES PUBLIQUES